Etre accueillant c'est bien, être généreux c'est mieux.
À en croire ce qu’on lit tous les jours des observateurs les plus inspirés du développement de la société de l’information, il n’y a plus personne pour nier le développement massif des usages numériques et notamment des nouvelles pratiques dites 2.0. Ce n’est pas pour autant qu’elles sont mises en pratiques et quand les choses en prennent le chemin, elles n’en accomplissent malheureusement que la moitié. Episode deux.
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Même si la diversité des niveaux de pratiques est important, les utilisateurs sont maintenant une masse et la proportion de ceux qui ont les usages les plus développés l’est tout autant. Il est alors assez incroyable de voir des projets faire comme si les usagers n’étaient pas déjà équipés, non pas en matériel, mais en services. Aussi, tout système d’information digne de ce nom est face à une problèmatique clé, celle de l’intégration des pratiques numériques de ses cibles, où comment éviter de réinventer les pratiques du réseau.
La grande avancée des nouveaux services, ceux dits 2.0, c’est que ceux qui réussissent sont ceux qui bénéficient d’un environnement d’interconnexion afin d’être intégrés dans le “moi-numérique” de chaque individu : interaction avec mes blogs, mon compte Gmail, mes photos sur FlickR, ma messagerie instantanée, voire mon Skype. Des clés USB actives commencent à apparaître, sur lesquelles ont peut installer un environnement de travail personnel. La détention d’environnements personnels virtuels multiples est déjà une réalité. Aujourd’hui, l’existant dépasse largement la détention d’une boîte mail et si on a progressé avec l’accès au réseau, il reste le champ du système d’information et de son articulation avec les contenus que l’usager produit et les services dont il tire déjà satisfaction sur le réseau. Ainsi, une des questions intéressantes posées aux environnements sur lesquels nous sommes sensés faire notre travail ou nos interventions, c’est celle de savoir comment faire en sorte que son compte personnel puisse se nourrir de sa base de contact, de son agenda, choses que l’on partage peut-être déjà entre ses différentes ordinateurs et son téléphone portable, tout cela sans doublon ni ressaisie et simplement.
Vous me direz que connecter son existant numérique par souci d’efficacité est déjà le lot de beaucoup de services 2.0. Ils forment ainsi des exemples de modèles d’usages qui restent à véritablement à diffuser et dont feraient bien de s’inspirer tous les environnements de travail, intranet et autres ENT par exemple. Mais ce n’est pas suffisant.
Pouvoir facilement intégrer ses données au service c’est bien, exporter ce qu’on y produit pour jouer au même jeu un peu plus loin, c’est mieux. Bref, ce vers quoi nous tendons, c’est d’affranchir nos données des systèmes et d’en retrouver la maîtrise. C’est un sujet central, entrevu notamment autour des données des usagers de l’administration électronique. La valeur du système ne réside pas dans mes données d’utilisateur, mais dans ce qu’il me permet de faire avec. Ce n’est pas le système qui devrait détenir mes données, mais moi qui devrait permettre au système de les utiliser. Le service optimal serait qu’il n’applique aucune rétention. Cela aurait accessoirement le mérite de régler moults problèmes d’interopérabilité et avant que le mot “standard” ne vienne dans votre esprit, je dis qu’il n’en manque pas, qu’il n’y a pas d’approche exclusive et que les utilisateurs ont déjà plébisicités leurs préférences.
Mais revenons à nos moutons. La faculté à “exporter” c’est justement le pallier que le web 2.0 a visiblement du mal à franchir. Actuellement, la pratique dominante est d’avoir des systèmes accueillant, mais pas généreux. Les différents modèles de contenus numériques en sont à ce titre un exemple caricatural et la vache sacrée du coût de sortie reste donc une idole largement vénérée.
Or, aucun système ne peut prétendre à être omniscient et dans bien des cas, ce n’est pas parce qu’ils existent que cela empêche les utilisateurs de se porter vers d’autres outils offerts par le réseau. On peut y voir une forme de concurrence ou au contraire l’opportunité de bénéficier de services performants à faible coût et surtout de facilités d’usages, pour peu qu’on veuille bien les intégrer, jouer la bilatéralité et entrer dans une logique d’écosystème dont on parle beaucoup mais que l’on n’applique pas.
C’est donc moins d’intégration de l’utilisateur au système qu’il s’agit que d’intégration du système à celui-ci. Aujourd’hui, on pense à l’utilisateur, mais on fait encore du centrisme sur le système, on veut bien accueillir ses données, mais sans réciproque.
Dépasser cela sera pour moi la marque des outils de troisième génération.
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