11/09/2006

Les dix "mensonges" du web 2.0

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Un bon condensé des lieux-communs autour de la dynamique actuelle d’internet et du web 2.0, voilà ce qu’on trouve dans le billet satyrique du Tech Chronicles intitulé “The Top 10 Lies of Web 2.0”. Derrière la caricature, il y a des nuances et il est intéressant de les distinguer. Elles caractérisent quelques vrais sujets dans l’air du temps.


En résumé : On est donc dans une fausse-vraie bulle, mais comme on n’a pas tiré les leçons de la première, elle va quand même éclater. Tout est fondé sur des services de communautés de partage financées par de la pub, bien que la mesure d’audience ne soit pas fiable. Ils sont utilisables par tout un chacun mais essentiellement peuplés de geeks et surtout de jeunes friants de nouveaux réseaux sociaux même s’ils sont tous sur MySpace. En fin de compte, ils essayent tous de se vendre à Google, ils se disent différent mais se ressemblent tous et tant qu’ils n’ont pas trouvé la solution ils continuent d’évoluer, c’est pour ça qu’ils restent en beta.
La bulle est bien réelle et le simple fait d’en parler montre que c’est un sujet qui n’est pas pris à la légère. En 2001, c’est internet et le web dans son ensemble était concerné. Depuis, la profitabilité des services en ligne a été démontrée et aujourd’hui, on ne parle que de certains services et de la spéculation qu’ils suscitent.
Bon, c’est vrai que la gratuité financée par la publicité est le modèle dominant et que je suis le premier à regretter le manque d’innovation dans les modèles économiques. Il est également vrai que la qualification de l’audience sur laquelle bien des valorisations sont fondées n’a pas de fiabilité garantie.
Il est également vrai qu’il y a tellement de réseaux sociaux et qu’ils sont tellement non-interopérables qu’on se retrouve avec des comptes en tout sens. Mais, avec l’appétence de l’humain à l’échange et la socialisation, l’important que prennent ces réseaux dans le domaine social et RH et l’intégration sociale et culturelle des pratiques sociales numériques, notamment dans les jeunes génération, je pense qu’on est loin d’avoir fait le tour du secteur.
Enfin, même s’il ne fait pas de doute que le rachat est un but évident de la plupart des business-models que Google est un ogre glouton et séduisant, il n’en reste pas moins que le caractère “beta”, au-delà d’être un accessoire élémentaire de la l’iconographie 2.0 du service, manifeste l’important de l’innovation permanente pour être bien vu et alimenter un public avide de nouveautés où l’avis des geeks est souvent prépondérant.
Mais en fin de compte, dans cet article, ce que j’ai trouvé le plus troublant, c’est l’illustration collectiviste qui y figure. Au-delà de résumer l’affaire comme une sorte de dictature collective dans laquelle les API, les tags et le buzz sont des armes maîtresses d’un nouvel idéal en marche, elle m’a fait immédiatement penser à la fameuse tribune de Jaron Lanier sur un “nouveau collectivisme”. Comme quoi derrière la critique, il y a des images qui en disent long sur la manière d’envisager le futur de la société en réseau !

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