10/15/2007

L'industrie musicale de plus en plus isolée

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

S’il est un secteur qui symbolise à lui seul la transformation de l’économie liée à l’émergence du numérique, c’est bien celui de la musique. Comme je l’ai rappelé en juillet dernier, l’industrie a choisi d’ignorer le changement. Dans la meilleur des cas, elle essaye de gagner du temps alors qu’elle a raté le train à l’époque de Napster. Apple a immédiatement ensuite le terrain et enfoncé le clou avec iTunes et l’iPod (oct 2001).
Deux ans après les débats que l’on sait, les artistes que tout ce bins était censé défendre ont compris le sens du vent et décidé, presque 15 ans (1993) après Prince à prendre le chemin de l’indépendance et des nouveaux modèles. Même si Radiohead fait de son initiative une aventure propre, elle fait école. En une semaine, elle aurait généré au moins 1,2 millions de téléchargement et 4£ (5,8€) données en moyenne par internaute. Un résultat qui devrait en faire réfléchir quelques uns.
Deux ans après les débats que l’on sait, Universal réinvente une sorte de licence globale et le Ministère de la Culture exerce un chantage sur Free à cause de l’accroissement de ses espaces de stockages. Comme si Free était le seul sur le net et le seul FAI en France à proposer de l’espace disque capable de stocker quelques films. Une volonté répressive tellement pathétique que cela en vient à émouvoir à l’assemblée.
Elle ferait bien de regarder ce que fait Manu Chao (même s’il ne fait pas autant effet d’entraînement que Radiohead) et d’applaudir un 6nema qui innove et qui va permettre aux courts métrages de sortir de son ghetto.
Elle attend sans doute de connaître quels nouveaux sacs de sables la commission Olivennes va inventer. Car d’un autre côté, il n’y a pas de commission sur les nouveaux modèles, c’est la SPEDIDAM et l’ADAMI qui l’ont impulsée sous l’égide de la FING, deux sociétés d’artistes, qui plus est rémunérées par la copie privée. Tout un symbole.

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