07/12/2006

Où en sommes-nous avec le web 2.0?

Author: Manuel Diaz

Depuis plusieurs mois maintenant, vous aurez noté la forte propension que les membres de groupe Reflect ont à parler du 2.0 dans la pluralité de ses aspects. Ce sont en tout 78 billets qui ont été publiés autour des thématiques phares de ce concept à savoir les usages, les modèles et la technologie 2.0. Après avoir pris le temps de considérer les différentes idées recueillies (même les coups de pelle d’Alexis), il est clair que groupe Reflect s’est positionné très clairement sur les usages et la dimension sociale qui nourrit le phénomène 2.0.


N’ayant peu ou pas participé aux débats autour des définitions et des tendances qui découlaient du phénomène 2.0 (les sémioticiens ont souvent un train de retard sur ces sujets… ils réfléchissent trop), je me suis appliquée à reprendre les propos de mes confrères et de ceux qui, aujourd’hui, ont une vision sur la question, tout en mesurant l’impact que le Web 2.0 peut avoir sur nos systèmes de communication et les modèles sociaux qu’ils impliquent.
A l’origine, le Web 2.0 est un terme mercatique servant à désigner une série de conférences dont le centre d’intérêt principal est de repérer des modèles d’affaires émergents ainsi que des technologies utilisant le Web comme plate-forme et de définir ce que pourrait être la communication Web dans un futur proche, moyennant la prise en compte des attentes de plus en plus précises de ses utilisateurs.
En définitive il apparaît que le concept 2.0 s’articule autour de deux éléments majeurs:
– un changement technologique ou plutôt une ré-appropriation de l’existant au profit de la démocratisation des usages sur Internet.
– une promesse sociale qui replacerait avant tout l’utilisateur et sa relation à autrui au centre de l’Internet.
Je trouve la définition de Tim O’Reilly plutôt juste même si elle semble aujourdhui dépassée. Le Web 2.0 repose sur la ré-appropriation de technologies développées dans les années 90, incluant des combinaisons faisant appel aux APIs et à Ajax, mais aussi à la syndication. Par rapport à la première génération du Web, le Web 2.0 propose aux utilisateurs une expérience plus proche des applications de bureau et les technologies mises en oeuvre sont souvent appropriées à la publication de masse.
Il est vrai qu’en proposant un cadre mieux défini, plus ouvert et plus standard, on est à même de proposer des applicatifs plus flexibles appropriés à l’échange communautaire et le tissage de réseaux sociaux. Mieux, les applications sont faites par les utilisateurs et évoluent au gré des besoins et attentes en matière d’échange et de mutualisation d’informations.
Si l’on découpe le cheminement d’un processus 2.0, on s’apperçoit que celui-ci est résolument centré sur l’utilisateur et ses besoins (user centric). Le 2.0 est communautaire: ce sont les utilisateurs qui font vivre les applications du web 2.0. Ces modèles ainsi constitués participe à la mise en oeuvre de l’intelligence collective. Les éléments constitutifs du web 2.0 ne servent que dans un projet à visée globale: la démocratisation des expériences sur le web.
L’utilisateur 2.0 a une double posture: celui de contributeur (ou co-énonciateur) et celui de bénéficiaire. Ce dernier tire profit de l’information qu’il génère, en valorisant du réseau. L’émulsion sociale qui en découle favorise la mise en avant d’une intelligence dite collective, s’appuyant sur la variété des modes d’expression et la capacité à alimenter constamment de l’information ou à faire vivre des réseaux communautaires de plus en plus denses. En valorisant cette intelligence collective, on peut espérer aboutir sur une expérience plus sociale qu’individuelle… Le web 2.0 ne serait alors plus amené à être “user centric” mais “community centric”, présentant en conséquence un nouvel aspect de l’Internet.
groupe Reflect est clairement positionné sur ce sujet, les trois quart de ses billets 2.0 ayant trait aux usages et aux questions qu’ils soulèvent notamment autour de l’Entrenet et les considérations sociales qu’il laisse entrevoir. Au-delà de simples considérations, il s’agit d’amorcer un changement plus profond impliquant de nouveaux modèles à l’échelle d’une communauté et non plus de l’utilisateur seul.

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