25/03/2022

Architectures MACH : l’avenir des projets digitaux ?

Author: Brice Le Blévennec

Depuis de nombreuses années, de nombreuses entreprises ont fait le choix de découpler le front et le back de leur plateforme grâce à une APIsation massive de leur système d’information. Les solutions dîtes “Composable” sont désormais au centre des préoccupations, même au sein des entreprises traditionnelles. Pourtant, il y a toujours de véritables défis à relever pour que les organisations adoptent pleinement les architectures organisées en micro-services, axées sur les API et proposant une approche headless. En conséquence, une toute nouvelle génération de solutions a vu le jour, offrant des options plus riches aux clients et à notre capacité à les soutenir.

Les plateformes d’expérience digitale : le nouveau modèle

Au cours de la dernière décennie, les applications utilisées par les marques à des fins fonctionnelles spécifiques (par exemple, les moteurs de newsletter ou les CMS) ont visé une intégration plus forte pour répondre aux priorités du commerce digital. Les solutions à usage unique telles que les CMS, les applications collaboratives et les CRM ont cédé la place aux plateformes d’expérience digitale. Elles offrent de nombreuses fonctionnalités dans des « suites » intégrées, offrant aux utilisateurs des expériences de marque qui étaient auparavant inaccessibles.

Cependant, l’avenir réside dans des solutions faiblement couplées et headless. Le couplage via des micro-services et des architectures pilotées par API offre le meilleur moyen pour les entreprises et les marques d’évoluer à la vitesse MACH.

Avec la maturité vient la complexité

Les suites logicielles ont été intégrées progressivement. Les grands éditeurs ont pris le dessus sur les petits éditeurs de logiciels spécialisés. Ils ont développé en interne des outils spécifiques pour des architectures généralistes. Ces plateformes intégrées d’expérience numérique (Digital eXperience Platforms, alias DXP) ont été créées pour mettre fin à une intégration compliquée, améliorer le partage des données entre les outils et développer une synchronisation automatisée sans faille. Elles avaient pour but de favoriser des écosystèmes harmonieux, efficaces et rapides qui offrent des expériences uniques aux utilisateurs.

Ces plateformes ont généralement tenu leurs promesses mais les choses se sont rapidement compliquées en coulisses. À mesure que de plus en plus d’outils, notamment externes, étaient intégrés à la DXP, il devenait difficile de les maintenir et de les faire évoluer. Les agences ont dû jongler avec différentes technologies pour fournir rapidement des écosystèmes numériques qui répondent aux besoins et aux souhaits de leurs clients. Et ce, alors que le business se fait plus rapidement et de manière plus agile, ce qui rend nécessaire des délais d’exécution courts et la livraison continue de solutions et de composants.

Les limites de la centralisation digitale

Au niveau back-end, les tâches des experts et des techniciens sont entravées par des fonctions redondantes et la duplication des données. Le poids des logiciels s’est alourdi avec des coûts élevés, ce qui freine parfois l’évolution de l’expérience utilisateur.

Comment faire fonctionner différents outils en parfaite harmonie sans avoir à les intégrer ? Et ce, sans supprimer les fonctionnalités nécessaires ou indispensables à la transformation digitale des clients ?

L’avenir réside dans les solutions “composable

Nos clients les plus avancés dans leur parcours de transformation digitale s’accordent à dire qu’il est nécessaire de penser l’architecture des solutions numériques en fonction de trois grandes priorités : les microservices, les infrastructures basées sur les API et l’hébergement dans le cloud, qui réduisent la complexité des infrastructures.

Cette combinaison permet de déconnecter le cœur des solutions des interfaces utilisateurs, avec un accès aux fonctionnalités de la plateforme. Mais surtout, une architecture API-first permet de :

  • Utiliser le même contenu ou la même fonctionnalité à partir de différents canaux ;
  • Concevoir des processus métier au-delà des limites de la solution de manière fluide et transparente ;
  • Modifier les solutions logicielles individuelles initialement intégrées à l’architecture de la solution ;
  • Inclure des éléments du paysage technologique hérité avec lesquels le client peut fonctionner avec la couche numérique qui fonctionne généralement à un rythme différent ;
  • Exploiter les données entre les solutions d’une manière plus maîtrisée pour le client.

Nous sommes convaincus que l’avenir appartient aux écosystèmes constitués d’une nouvelle génération de solutions numériques compatibles entre elles, mais parfaitement indépendantes. Ces écosystèmes suivent les principes MACH :

  • Microservices : chaque fonctionnalité est développée, déployée et gérée indépendamment ;
  • API-first : toutes les fonctionnalités communiquent entre elles via des API ;
  • Cloud Native : chaque solution fonctionne en tant que service, qu’il soit PaaS (Platform as a Service) ou SaaS (Software as a Service). Il tire le meilleur du cloud pour l’hébergement et le stockage des données, mais également pour prendre en charge la croissance élastique de l’entreprise, les mises à jour automatiques, la livraison et la disponibilité continues sur une gamme d’emplacements physiques grâce à un simple accès à Internet ;
  • Headless : le front-end ne dépend plus du back-end, en termes de langage de programmation, de canaux ou de logique fonctionnelle. Pourquoi donc ? Parce que l’écosystème est “indépendant du framework”, et donc entièrement compatible avec différentes infrastructures logicielles.

Cette approche est utilisée par les équipes du Groupe sur tous ses marchés, pour les clients B2C et B2B. Elle est généralement associée à un niveau de maturité numérique plus élevé, ce qui implique des besoins numériques plus importants et une manière plus avancée de gérer les investissements digitaux. En effet, l’approche MACH est généralement plus gourmande en capital que les solutions intégrées et modifie l’équilibre entre CapEx et OpEx dans les initiatives numériques.

Better, faster, smaller

Les solutions mentionnées ici permettent de créer des écosystèmes clés en main, répondant précisément aux besoins des clients. Elles sont “construites pour changer” et donc capables de suivre les changements imposés par l’entreprise.

Elles facilitent également l’ajout des fonctionnalités requises par les marques au fur et à mesure qu’elles se présentent.

Comme chaque service est développé indépendamment par des spécialistes, les fonctionnalités deviennent plus efficaces, rendant l’écosystème plus performant, rapidement. Grâce à cela, les agences digitales sont également moins limitées dans le développement et la créativité des solutions qu’elles proposent aux clients. Les clients investissent dans quelque chose qui ne les quitte pas, c’est-à-dire le modèle d’intégration et la manière dont leurs processus sont pris en charge, au lieu de dépenser leur argent dans des licences, des abonnements et tout un tas de choses qui, au final, ne leur appartiennent pas.

Les consommateurs bénéficient de services et de fonctionnalités qui correspondent parfaitement à leur parcours utilisateur, tant IRL que numérique. La flexibilité offerte par les solutions MACH rend compatibles les différents outils des fournisseurs : gestion des stocks, interface e-shop ou service après-vente. Les expériences des marques peuvent désormais être construites à partir du meilleur outil disponible, pour chaque fonctionnalité.

Les fournisseurs et les partenaires clients peuvent faire partie du réseau client numérique étendu afin de réaliser des interactions plus efficaces ou même de fournir les fonctionnalités requises aux utilisateurs finaux. Par conséquent, les solutions MACH sont un catalyseur pour les entreprises connectées en réseau de notre avenir numérique.

Emakina, membre de la MACH Alliance

En Novembre 2021, Emakina rejoint EPAM Systems. Cette entreprise leader en transformation digitale et ingénierie de plateformes numériques est experte dans les technologies et écosystèmes MACH. En tant que membre fondateur de la MACH alliance, EPAM possède une vaste expertise dans l’accompagnement des organisations à travers l’optimisation de leur tech stack et l’adoption de l’écosystème MACH.

Et cela ne s’arrête pas là, parmi les éditeurs convertis aux principes MACH, beaucoup sont de nouveaux partenaires d’Emakina. Ils proposent des solutions autonomes en plus de leurs outils MACH spécialisés.

C’est le cas de commercetools, qui a créé l’acronyme MACH et qui propose un outil de gestion de l’information commerciale headless en plus de sa plate-forme de commerce unifié. D’autres exemples incluent :

Ce n’est bien sûr pas un hasard si plus de quinze des nouveaux partenariats établis par Emakina l’ont été avec des éditeurs d’outils basés sur les principes MACH.

Nous sommes convaincus que l’avenir très proche appartient aux agences digitales qui maîtrisent cette nouvelle philosophie technologique. Elles seules seront en mesure d’offrir aux marques de leurs clients des infrastructures flexibles, évolutives et pérennes.

La créativité, l’efficacité et la personnalisation des solutions potentielles renforcent les activités numériques de leurs clients. Ils répondront aux exigences toujours plus grandes des utilisateurs tout en économisant davantage de temps et d’énergie et en limitant les dépenses. Les utilisateurs bénéficieront d’expériences de marque plus complètes, plus personnalisées, plus efficaces et plus utiles que jamais. Comme nous le savons, des utilisateurs heureux font des entreprises prospères !

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