Au-delà de la réalité augmentée

Fin juin, RWW a publié un magnifique tour d’horizon de ce qui apparaît comme le nouvel horizon : la réalité augmentée. Clairement, on est dans 90% des cas dans la plus parfaite illusion technologique, au détriment des vrais usages. Quelques exemples pour s’en convaincre et une réflexion pour finir.

Je suis assez persuadé que la caméra d’un mobile peut servir à autre chose que de faire des photos, et pas seulement pour éviter de prendre un lampadaire en twittant.
Exemple avec Sekai Camera présenté par Dominique Cardon (via Owni :

J’avais aussi trouvé très intéressants les travaux de Timo Arnal, avec notamment cette extension de l’iPhone pour “lire” des objets :

iPhone RFID: object-based media from timo; on Vimeo.

Cela dit, il peut y avoir de la reconnaissance sans béquille RFID, et on peut aussi jouer de la géolocalisation. Maintenant, afficher les prix de l’immobilier, ça me rappelle un fameux nanar de la bulle 1.0 qui consistait à obtenir une adresse en prenant un immeuble en photo de là où vous étiez. Oui, oui, c’était un vrai projet qui demandait de grosses levées de fonds. C’était avant GoogleMaps et des téléphone capable de se géolocaliser (…). À technologie, technologie et demi !
Poursuivons avec la série “écrasons des mouches au marteau pilon”. Je vous propose d’offrir une règle à cette gentille demoiselle :

Enfin, ce qui suit est-il, comme cela le prétend, la solution à la performance de votre site retail de fringues ?

Je suis assez d’accord avec Hubert que, certes si la fille joue avec le site en jouant avec les bras devant sa webcam, on peut rester dubitatif devant l’exercice. Et comme me le faisait remarquer ma moitié, essayer un vêtement, c’est voir s’il vous va, je veux dire s’il est adapté à votre morphologie. Là, on en est loin. Quand à améliorer la performance commerciale du site, je pense qu’il y a bien d’autres choses à faire avant.
Au global, on est un peu submergé par toutes ces technologies, qui ne sont que des outils, en attente d’éclairer une vraie perspective de progrès. Je craint qu’on ne sois un peu enfermé dans l’idée d’augmentation de l’individu, via un téléphone ou une webcam, donc. Je pense, Lift aidant, qu’il y a bien des choses à faire à augmenter les objets.
Exemple, avec Microsoft Natal, que je range clairement dans la réalité augmenté, par la capacité de l’écran nous interpeller et à réagir à nos humeurs et nos réactions.

Maintenant, prenez quelque chose comme ça, oubliez le jeu et concevez-le comme le robot qu’il est. Robot, au sens de quelque chose à qui l’on parle et qui peut faire quelque chose pour vous. La réalité, ce n’est pas que ce que l’on voit. Nous avons 5 sens et, après tout, je ne sais que trop bien que le moteur de l’innovation, au sens de l’appropriation, c’est l’échange. Echanger des machines, voilà une vraie nouveauté, sinon une parfaite disruption sociétale. Je suis d’ailleurs étonné que personne n’ait relevé, lorsque Google Wave a été présenté, l’idée “d’inviter un robot dans la conversation”. Interagir avec des machines, voilà une réalité augmentée bien plus explosive qu’on ne le pense !