04/12/2004

Mon blogging à moi

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Avant de blogguer, j’animais déjà depuis 3 ans des sites de communautés ou des sites spécialisés (domaine de la recherche et des TIC appliqués à l’enseignement notamment). Sur les premiers, c’est évidemment généraliste et plus porté sur le registre de la discussion et de l’échange, alors que sur les seconds, ma propension au billet d’humeur trouvait un terrain de jeu approprié mais limité au thème du site.
Avec le blog, c’est donc l’occasion de mixer les avantages, en étendant le spectre des sujets abordés et en associant un propos de fonds avec de l’échange. Vous avez ainsi pu constater que ça me chatouillait visiblement du côté des territoires numériques, même si je trouve la contradiction parfois timide dans les commentaires (…)
Mon blogging s’est naturellement très vite placé au carrefour de mes différentes pratiques d’édition. La tentation est grande de blogguer à un seul endroit et de syndiquer les articles qui conviennent sur les autres supports, mais c’est oublier qu’un propos mérite en certains endroits d’être contextualisé. Il faut tenir compte de ceux qui vont vous lire. Le trackback est à ce titre une discipline exigeante.
Avec tout cela, écrire est quasiment devenu mon passe-temps le plus gourmand, mais c’est sans doute mieux que de légumiser devant la télé.

Quand je parle des blogs autour de moi, les gens trouvent cela assez futile, voire essentiellement destiné à la satisfaction de l’ego. Je pense qu’il ne faut pas nier qu’un certain contentement de soit est nécessaire au blogging, mais si ce n’était que cela, nous n’irions pas bien loin. Car il faut aussi avoir envie d’écrire et de donner aux autres à lire et commenter votre propos.
Ce qui est frappant avec les blogs, c’est l’affirmation des idées par leurs auteurs. Cela va à mon avis bien avec le renouveau d’un certain “militantisme”. Les effets de réseau au sein de la communauté des bloggeurs le montrent d’ailleurs très bien [5]. J’apprécie beaucoup cette dimension. Elle montre que le blog est un excellent mode de discussion et d’échange de fonds. Sur des sujets de débats, quitte à tendre vers les domaines de la recherche et du politique par exemple, il me semble une modalité particulièrement intéressante. Elle surclasse le traditionnel forum en favorisant de meilleures fondations et un meilleur “management” à la discussion.
Maintenant, il faut reconnaître que nous n’en sommes qu’au début, ou plutôt à la fin du commencement, eu égard à l’émergence massive du sujet dans les médias traditionnels [6]. On a encore un peu l’impression que le monde des bloggueurs est petit, mais ça ne va pas durer longtemps. N’en doutons pas, la notion de blog est tendance, mais elle s’use vite. J’espère simplement que l’inévitable dilution du phénomène ne va pas nuire à l’intensité des échanges et j’avoue être à ce propos un peu sceptique sur le Moblogging.

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