12/11/2005

Ecouter au milieu du bruit

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

En avril dernier, j’avais été à Les Blogs et j’ai suivi la dernière édition à distance afin de m’occuper de dossiers importants. La première manifestation était surtout l’occasion d’un rassemblement propice à ce convaincre que la vague était bien réelle. Huit mois plus tard, on a du mal à en retirer quelque chose.


Cyril Fiévet a publié un des plus intéressants compte-rendus, duquel je retiens ne pas avoir raté grand chose du point de vue des idées.
Visiblement, les propos de David Sifry et Salim Ismail pointant l’avènement d’un internet comme flux continu dans lequel l’internaute sera amené à puiser selon ses choix ont semble-t’il frappé les esprits. Pourtant, il me semble que c’est déjà le cas, tout au moins que c’est un constat ancien (voir ainsi ce point de vue de Daniel Kaplan daté du réveillon précédent).
De toute façon, Les Blogs 2 semble avoir clairement été l’illustration de ce constat et des limites qu’il sous-tend. Je partage ainsi à 100% le point de vue d’Emmanuel Parody sur la difficulté à tirer efficacement quelque chose de tout ce dont on pouvait disposer. Il y avait sans doute des choses intéressantes, mais le buzz n’est pas une matière fructueuse pour la réflexion et j’ai rapidement décidé de m’en remettre à mes chroniqueurs préférés.
Il est intéressant que le même jour que les deux billets précédents, PointBlog propose une citation d’Alain Finkielkrault à propos du développement de la blogosphère et de l’inquiétude qu’un “bavardage permanent” lui inspire sur l’avenir de la pensée et de la création culturelle. On en pensera ce que l’on voudra, mais il est vrai qu’il est temps de sortir de la béatitude pour dépasser les nouveaux jouets apparus depuis deux ans, afin de se donner le moyen de filtrer efficacement le bruit.
Car je m’interroge sur le fait que nous soyons tous bien audibles à prêcher des lendemains qui chantent. Dans son billet, Cyril Fiévet souligne à quel point on peut rapidement se déconnecter de la réalité qui est sommes toute qu’il y a encore énormément de gens à convaincre. Je ne le lui fait pas dire ! Pour cela, les outils s’appellent sensibilisation, et surtout éducation et formation. Ainsi, il ne suffit pas d’apprendre à bloguer, il faut d’abord savoir efficacement tirer parti du réseau et de ses outils au service de sa réflexion et de ses besoins. C’est aussi sur le terrain éducatif que se trouve le chantier qui donnera tort à Finkielkrault.

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