01/10/2005

Et si on généralisait le trackback ?

Author: Webmaster

Dépassant les effets de mode autour du phénomène blog (mythe ou réalité ?), je voulais réagir sur une (la seule ?) des innovations qu’il nous a apporté et vous livrer une réflexion personnelle. Je veux parler du trackback.

Comme le RSS, le principe du trackback s’appuie sur un protocole, XML-RPC, qui n’est pas né hier [1]. Si la technologie n’est pas nouvelle, c’est l’usage qui est proposé qui l’est.

Correction du 11/01/2005 : Jean Yves Stervinou, Dir Tech Six Apart, me precise que les trackback n’utilisent pas XML-RPC mais uniquement des POST/GET. Aussi, pour compléter mon propos et rattraper mon erreur, j’ajouterai que ce modéle d’échange appelé REST est une architecture de services Web, à la manière de SOAP et de XML-RPC. C’est l’acronyme de REpresentational State Transfer. Elaboré en l’an 2000 par Roy Fielding (repris d’un tutorial du jdnet). Maintenant, mon propos n’est pas technique… mais bien usage.

En effet, qu’est ce que le trackback ?

Imaginez que vous trouviez sur un blog existant (nous l’appellerons le blog A) un billet sur lequel vous voulez réagir. Vous pouvez alors décider de faire un commentaire sur le blog en question (le blog A) ou de rédiger votre propre billet sur votre blog (nous l’appellerons le blog B). Le principe du trackback n’a de sens que dans le deuxième cas. En effet, le trackback va assurer le lien entre les deux billets ainsi les visiteurs du blog A seront informés de votre billet sur le blog B. Vous suivez ?

On a coutume de dire que les trackbacks permettent de suivre une conversation entre différents blogs… c’est une belle image.

En résumé, vous pouvez commenter sur votre blog ce que vous avez lu sur les autres blogs.

Maintenant, imaginons que l’on généralise ce principe à tous les sites (c’est l’objet de mon billet).

Par exemple, en consultant la rubrique grands travaux du site internet de votre mairie, vous trouvez un article sur les travaux d’aménagement de l’école de votre fils. Vous voulez donner votre avis sur le sujet. Comme la mairie n’a pas ouvert de forum (ce qui se comprend aisément) vous décidez de réagir sur votre blog. En faisant un trackback vous informez les futurs visiteurs du site de la mairie de l’existence de votre billet. Ceux-ci peuvent donc venir consulter votre blog pour avoir un avis complémentaire… Comme vous êtes sur votre blog, vous êtes libre de vos propos, mais grâce au trackback vous existez sur le site de votre mairie.

Autre exemple, vous avez acheté le dernier lecteur enregistreur de dvd avec disque dur, disons le HDRW720… (ça ne vous rappelle rien ?), vous voulez donner votre avis et informer les futurs acheteurs. Il vous suffit de faire un trackback sur la fiche produit du site de Philips… les prochains futurs acheteurs pourront dès lors consulter votre avis… sur votre blog.

Pour que cela soit possible, il faudrait que les deux sites soient à l’écoute des trackback pings envoyés par votre blog. Techniquement c’est tout à fait possible. Je ne vous cache pas que j’aime bien cette idée. Elle donnerait un peu plus de sens (et de dimension) à la blogosphère et à son ambition affichée de devenir une forme universelle d’expression démocratique.

Maintenant, tout reste à faire, si les bloggeurs sont prêts, les sites internet “traditionnels” ne le sont pas. Alors messieurs les webmestres, n’hesitez plus, appelez nous, il est temps de mettre à jour vos sites !

A ce jour, c|net et zdnet ont franchi le pas, le site news.com accepte en effet les pings de trackbacks depuis le 23 novembre !

Correction du 12/01/2005 : Communiqué de ZDNet france, pour renforcer l’interactivité sur ses contenus, ZDNet.fr intègre deux nouvelles fonctionnalités: Trackback et Pingback. Chaque fois qu’un lecteur, depuis son blog, crée un lien vers une actualité publiée par ZDNet.fr, il reçoit en retour un lien vers son site.

[1] XML-RPC est issu des travaux de Dave Winner, sa première implémentation logicielle date de 1998, avec Frontier (http://frontier.userland.com/), un logiciel permettant de gérer du contenu (et oui, déjà) à distance. Pour l’anecdote, le site de Dave Winner propose en archive des billets de 1994 !!!

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