05/11/2005

Hypomnêmata

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Les déplacements, ça a du bon. Traçant la route dans l’ouest ce soir, j’ai pu bénéficier d’un moment de radio des plus enrichissant à l’écoute de France Inter ou Frédéric Bonnaud recevait le philosophe Bernard Steigler pour son nouveau livre “De la misère symbolique. La catastrophe du sensible” que je vais m’empresser de lire.
Celui-ci développe en effet une analyse des plus intéressante des ressorts de la longue transition dans laquelle nos sociétés modernes se trouvent, quelque part entre la fin de modèles capitaliste vieillissants mais tenaces et ce que certains appellent “l’économie de la connaissance” sans vraiment savoir ce que cela veut dire. Tout cela fait écho à d’autres lectures ou discussions de conférences sur des thèmes similaires, avec parmi eux des questions sur les modes d’organisation et le changement.
Peu importe, dans cette histoire, Steigler semble très stimulé par ce qui se passe sur le net autour des nouveaux usages et notamment des blogs. C’est ainsi que j’ai appris que les blogs faisaient parti des Hypomnêmata. Je m’en tiendrai à ce sujet pour ce soir.
Je m’excuse par avance pour les puristes de grec ancien, mais il s’agit en simplifié de la consignation des choses vues, entendues ou pensées par un individu, utilisées par lui aux fins de réflexions et méditations en vue d’assurer son élévation d’esprit.
Sur cette base, le blog est notamment vu dans ce qu’il permet à son auteur de structurer sa pensée, de la fixer et de permettre d’y revenir pour que la réflexion avance et progresse. J’en connaît effectivement (n’est-ce pas Jean-Luc), qui considèrent que le blog est en effet un bon moyen de structurer sa pensée et ses idées pour soi-même. Cela n’empêche évidemment pas les échanges avec les autres, d’autant plus qu’ils sont alors de puissants leviers à l’élévation de la réflexion.
Cela m’a fait penser, pour mon humble part, à un autre parallèle qui verrait, avec les blogs, une forme de renaissance des échanges épistolaires qui nourrissaient la réflexion en d’autres temps.
Steigler met ainsi en parallèle les blogs avec les carnets de notes des érudits des siècles passés et note au passage que les blogs ne sont pas un ramassis de médiocrité, y compris chez les lycéens. Voilà une reconnaissance flatteuse de la part d’une sommité des arts et lettres.
À suivre…

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