04/06/2008

La théorie des influenceurs remise en cause

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

C’est la saison des remises en causes. La dernière en date vise le “Tipping point” de Malcolm Gladwell et sa théorie qui dit, grossièrement, qu’un petit nombre de gens influencent les autres et font la tendance. Une théorie sur laquelle beaucoup de réflexions se sont depuis construites. Elle fonde, entre autres choses, l’intrumentalisation des blogueurs à forte notoriété par les agences de buzz.
Est que ce doute va leur faire des vacances ? Ce n’est pas sûr, car cette remise en cause fait l’objet d’un beau débat, même si elle s’inscrit à la suite d’autres expressions sceptiques. ce qu’elle dit, c’est que l’influence vient d’abord des proches et pas uniquement de personnalités dont le profil correspondrait à celui d’influenceurs. Ainsi, popularité ne serait pas crédibilité.


Dans son billet, Marshall Kirkpatrick relève un certains nombres de réflexions très pertinentes, histoire de ne pas jetter le bébé avec l’eau du bain. Après tout il faut peut-être tout simplement considérer qu’entre l’époque du bloguing dominant où a été élaboré la théorie, et celle actuelle, où on la remet en cause, beaucoup de choses ont changés. Les blogs sont devenus un espace dorénavant codifié, assez stabilité et qui n’est qu’une pièce d’un puzzle social plus vaste et compliqué que ne veuillent bien les théories à l’emporte-pièce
Se dire que les proches ont de l’influence, c’est enfoncer une sacré porte ouverte, mais regarder l’influence de blogueurs ou commentateurs lambda au même titre que des peoples du web est très bien. Après tout, il y a certes celui qui écrit, il y a aussi l’endroit où il le fait et la relation qui s’inscrit par une fréquentation éventuellement conjointe du lieu. Les choses sont compliquées et on commence à peine à les comprendre.
Peut-être que les influenceurs le sont moins qu’on ne le pense, mais il est quand même un fait qu’ils contribuent nettement à la diffusion de certaines idées et informations au même titre que les médias. Lorsque l’on décortique des histoires de viralité, il y a un moment où leur reprise par un média à forte audience produit un effet de levier impressionnant. Cela dit, c’est vrai que c’est un constat à postériori, pas une théorie fiable à tous les coups. Ça se saurait.

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