09/04/2005

Le haut-débit se porte bien, la VoIP aussi

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

S’il y a un bon point pour la France dans le domaine des TIC, c’est celui de la pénétration du haut-débit. Avec maintenant 8 millions des 12 millions d’abonnés Internet, 60% de croissance, la France est très bien placée. Causes et conséquences de ce phénomène…

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Ce résultat est le fruit de deux facteurs liés.
Depuis que Free a déclenché la guerre des prix il y a maintenant deux ans, nous bénéficions d’un environnement concurrentiel fort, qui a généré des prix parmi les plus bas d’Europe. Passer en dessous du fameux seuil psychologique des 30€, ça aide.
Pour réussir cela, nos chers FAI ont ciblé un modèle industriel, basé sur le DSL. Aujourd’hui, cette technologie de la paire de cuivre pèse 94% des accès, au point que l’on se demande ce que vont devenir les Wifi, CPL, et même WiMax, sauf à boucher les trous. La phase d’attribution des licences WiMax va bientôt nous donner une température.
Maintenant, deux effets collatéraux.
D’abord, la phase de concurrence dure est terminée. La fusion Cegetel/Neuf est le signe que le cash-burning a assez duré. Les tarifs vont (ont) arrêté de baisser et vont peut-être même augmenter.
Ensuite, comme le répète à l’envie Jean-Michel Billault, la surdominance de l’ADSL nous fait prendre du retard sur le développement de la fibre. Et ce n’est pas en ouvrant la guerre de l’équipement au sous-répartiteur que l’on va sortir de la focalisation sur la paire de cuivre. Tout cela fleure bon des logiques à faible terme. Heureusement que certains projets publics se soucient de développer du FTTB.
Mais il y a quand même du bon.
Au même titre que la pénétration du haut-débit progresse, celui du la VoIP aussi. Du fait de leurs tarifs bas, nos chers FAI ont poussé les offres dual et triple-play qui incluent du téléphone en VoIP.
Il est donc logique de voir, là aussi, la France en pointe.
Ce qui est en outre très intéressant, c’est l’inversion des rôles. Sur ce qui est l’avenir de la téléphonie, l’opérateur historique n’est pas leader, loin de là. Free, le plus dynamique sur l’innovation, le premier sur le triple-play avec la free-box, est devant. Il est suivi par Neuf et totalise plus quatre fois plus d’abonnés que France Télécom. Il faut dire que là où la LiveBox draine un cortège de mécontents, jusqu’à mettre en grève la hot-line, la FreeBox fonctionne.
La VoIP, c’est l’avenir de la téléphonie et son développement va dynamiter les bons voeux modèles économiques du secteur des télécoms. Il était donc plus que temps pour FT de bouger, car, à lire le cet opportune synthèse d’Estelle Dumout sur ZDNet, l’heure du changement de fonds a sonné. Skype est tellement valorisé que Murdoch y a renoncé, Google est entré en jeu, sifflant le début des (très) grandes manoeuvres. Ça va secouer !

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