05/12/2008

MySpace, Facebook et Google prennent le pouvoir sur le web social

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Depuis que le social-graph a fait long feu comme source de monétisation des réseaux sociaux, aucun modèle disruptif n’a fait son apparition. Personne ne sait vraiment quelle sera la clé de monétisation de nos socialisations, mais cela n’empêche pas d’organiser le terrain de jeu et de créer des conditions d’innovation. Dans ce but, la bonne direction est toujours celle de l’ouverture.
On n’en est pas encore dans nos rêves les plus fous de maîtrise et de portabilité de nos données, mais depuis quelques jours, le fait est que les 3 grands ont de concert fait franchir un palier. MySpace a ouvert le bal jeudi, suivi par Facebook le lendemain et enfin Google avec FriendConnect aujourd’hui. À ce stade vous vous demandez où sont Yahoo! et Microsoft ? le premier a annoncé des intentions et les deux avaient d’autres chats à fouetter ces dernières semaines. Ceux qui disent que Microsoft lorgne maintenant vers Facebook ne me semble pas avoir tort !
En tous les cas, si le web social vient de franchir un nouveau palier dans la circulation des données, on assiste aussi à la prise de possession des parts d’un marché visiblement central et basé sur les liens entre services.


Tout ça pour quoi ? pour vous permettre de déporter vos données de chacun des réseaux gérés par chacun d’eux vers d’autres services web. Je dis bien déporter, car aucun des trois n’autorise l’export effectif des données. En fait, cela crée un coût de sortie encore plus fort à vos comptes puisque c’est depuis eux que vous aurez alors l’opportunité de piloter vos comptes tiers. Ainsi, mon compte Fabebook (ou MySpace, ou Google) devient une sorte de compte maître et les autres en dépendent. Tout cela est saupoudré d’argumentaires sécuritaires qui ne sont pas que effets de manche.
Dans cette affaire, le DataPortability group prend du galon, mais aussi des airs de panier de crabe. RWW se demande si les belles intentions de l’initiative ne vont pas se retrouver étranglées et s’inquiète de vices cachés à l’annonce de Google. Le fait est que la compétition est lancée pour la domination du web social et le deal est bien tracé : vôtre réseau préféré garanti la protection de vos données et la maîtrise de vôtre caisse à outil socio-numérique.
L’interêt là-dedans, c’est peut-être de mieux connaître votre panoplie de service. C’est aussi de créer de la dépendance des autres services web vis-à-vis d’eux. D’être des passages obligés.
Je me demande en effet dans quelle mesure on n’assiste pas là ici à une vraie disruption en préparation. Pour les 3 grands, ces annoncent disent aussi à tous ceux qui veulent acquérir des utilisateurs sur les réseaux sociaux, que les conditions sont réunies pour qu’ils puissent le faire plus efficacement. Quand j’évoquais l’autre jour que Facebook avait me semble-t’il raté quelque chose si l’on considère que la viralité de son écosystème applicatif est peu rémunérateur pour lui, Il me semble tentant de faire payer cela maintenant. Une économie du lien, en quelque sorte.

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