02/12/2009

Seuls les paranoïaques survivent

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Sur ReadWriteWeb.fr, Fabrice Epelboin se lâche à propos de France 2, en compilant tout un tas de docus, reportages et autres saillies qui ont pour qualité de cogner sur le web en oubliant d’en évoquer les vertus. C’est vrai que ça a le don d’agacer, mais la vérité est sans doute plus simple et puis, somme toute, on est là au niveau des symptômes.
Le diagnostic, il se trouve dans Pourquoi tout le monde a intérêt à transformer le web en minitel ?, une interview de Benjamin Bayart aussi pertinente que plaisante, histoire de comprendre le vrai risque qui menace le web : la remise ne cause de la neutralité sur le réseau. Obama a promis de ne pas y toucher, il est vrai qu’il est bien entouré et a tout compris que société de l’information et société, c’était pareil. Economie de la connaissance et économie aussi.


C’est là que les bactéries attaquent. En France, derrière Hadopi (bientôt sur vos écrans au parlement, échauffement ici) et en arrière plan des idées de filtrage du réseau.
Malgrès le fait que les australiens soient descendus dans la rue, les tests ont commencé. La vision outils qui se dégage de cette mauvaise blague n’est malheureusement que trop révélatrice de la vision historique qu’en ont les institutions. De la technologie pour résoudre un problème éducatif. Et une fois de plus une vision nationaliste alors que le web est mondiale et l’ignorance crasse de l’impact que cela peut avoir d’un point de vue sociétal et économique. Aux USA, le maintien de la neutralité du réseau est une des promesse de campagne d’Obama. Mais là-bas aussi, la tentation du filtrage n’est pas loin.
Tout fonctionne comme si le web était une sorte d’autre monde, un monde dangeureux peuplé de pirates et que les vrais gens, je veux dire ceux qui élisent nos politiques, en étaient étranger. C’est faux et c’est même le contraire. Les mobilisations sociales actuelles le démontrent amplement. D’ici 3 ans, le plafond de pénétration du web sera atteint. Déjà une franche majorité de la population est présente sur le web et s’en sert. Mon dernier ami sur Facebook, un lecteur de ce blog, a 80 ans.
Sans parler d’Obama, le monde politique investit et s’approprie le web social. Parmi les plus récents, le Dalaï-Lama sur Twitter ou le Vatican chez YouTube, en attendant qu’ici aussi le réseau soit autre chose qu’un punching-ball.
Les prochains débats parlementaires seront éclairants sur le degré de séparation d’avec la société et ceux qui la composent. Mais tout cela ne fera que faire du réseau encore un peu plus l’ailleurs où ça se passe.
On peut voir cette séquence comme une péripétie, cela n’empêche pas de se battre car il n’est pas spécialement malin de se mettre du handicap sur le dos par les temps qui courent. En période de crise, demain se construit aujourd’hui.

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